lundi 14 mars 2016

Audience au rectorat à l'occasion du Comité technique spécial départemental / second degré

Ce lundi, après l'Assemblée générale du matin, une vingtaine d'enseignants grévistes du secteur se sont rendus au rectorat où siégeait le CTSD au cours duquel allait être notamment traitée la dotation des Segpa.

A la demande de la FSU soutenue par FO, il nous a été proposé que 5 représentants soient reçus en audience, à l'écart de la séance plénière.

Nous avons été reçus par Mme Dudé (DASEN Adjointe) et Mme Mahmoun (inspectrice de l'ASH). M. Lalanne (inspecteur de l'ASH) nous a rejoints en fin, pour le coup de grâce.
Langage de sourds.
Nous avons dit ce qu'on avait à leur dire. Ils nous ont écoutés mais ne nous ont pas entendus.

Nous avons parlé de notre refus de fermeture de la structure Segpa.

Ils n'ont parlé que de création d'un dispositif innovant.

Leur dada actuel vire à l'obsession ; un seul mot d'ordre l'INCLUSION ! à tout crin, quitte à faire fi de ce qui existe.
Ils ne doutent jamais, pensent pour nous, s'approprient la parole, usent et abusent des mêmes rhétoriques, des mêmes éléments de langages, font preuve de condescendance souvent, parfois de mépris, voire de moquerie, sont donneurs de leçons.


Sur tous les points où nous leur avons posé des questions, jamais ils n'ont été capables de nous donner de réponses claires.
Ils n'ont fait montre d'aucun esprit d'ouverture (mais ils n'en avaient pas non plus le pouvoir), n'employant que le futur, jamais le conditionnel ; selon eux, tout est acté, qu'on se le dise !
Seule Mme Dudé, à deux reprises, a pourtant pu nous donner l'impression d'entrouvrir une petite porte, insistant sur le fait qu'un dispositif n'a d'intérêt que si les acteurs y adhèrent - reconnaissant qu'en l’occurrence, cela ne lui semblait pas être le cas.

Surtout, nous nous sommes sentis piégés, trahis.

Lors de l'AG du matin, plusieurs enseignants ont déclaré qu'ils avaient envisagé de constituer des dossiers d'orientation mais que les équipes éducatives en avaient été dissuadées en recevant de fausses informations. Plusieurs ont même appris à cette occasion qu'il ne serait désormais plus exigé pour un élève d'avoir fait une année supplémentaire pour bénéficier d'une orientation vers la Segpa (oui, nous écrivons bien "bénéficier").
Au constat de tels dysfonctionnements, nous avons demandé à ce que les écoles soient informées dès demain des conditions réelles d'orientation et des modalités. Pour seule réponse, il nous a été opposé d'emblée une fin de non-recevoir : "Mais c'est trop tard allons ! Ça ne marche pas comme ça ! La date fatidique de constitution de dossiers est maintenant passée... On attend aussi d'un enseignant qu'il sache suivre l'évolution des textes. On ne peut pas croire qu'ils aient pu être trompés ou influencés." Au passage, ils se sont même autorisés à mettre en doute notre honnêteté, suggérant que quelques enseignants pourraient bien êtres capables de proposer des orientations-bidon, juste pour remplir des Segpa en déficit d'effectifs !
Nous leur avons dit que comme il y avait eu faute d'informations correctes, ils n'avaient qu'à repousser les dates de constitutions de dossiers ; que ceux-ci soient montés en mars, avril, mai ou même juin ne nous paraît pas en soi inconcevable. Quand on veut, on peut... Que n'avons-nous pas alors entendu ! "Mais vous vous moquez des enfants ! Ce sont des vies humaines que vous mettez en jeu en envisageant de constituer des dossiers de la sorte, à la va-vite !" Comme si nous ne connaissions pas depuis longtemps nos élèves, que nous bâclions nos réflexions ...
Ils ont vraiment le culot, l'art et la manière de retourner la victime en accusé !
A ce prix-là, effectivement, il ne leur est pas difficile d'affirmer qu'il n'y a plus assez de candidats pour aller en Segpa.


Nous sommes sortis déçus, amers, mais sûrement pas abattus.

Avec cette journée réussie de mobilisation, nous avons franchi une étape importante, faisant la démonstration d'une opposition unanime à ce projet sur tout le secteur concerné. Pour autant, le combat ne fait que commencer ; la teneur de cette audience l'a confirmé.

Les politiques se sont maintenant positionnés à nos côtés. Nous comptons sur eux pour nous épauler, nous relayer activement. Déjà, vendredi, ils auront une occasion importante de porter ce combat lors du prochain CDEN.

Les voyages forment la jeunesse, qu'ils disent !

 

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